Généralités
Extraits de "Les risques "naturels" en Bretagne", par Alain HENAFF et Catherine MEUR-FEREC :
"Dans les régions littorales, les tempêtes les plus redoutées sont celles qui associent des vents de mer de forte intensité, de basses pressions atmosphériques et une pleine mer de vives eaux. Ce sont là les conditions propices à la génération d'une surcote, c'est-à-dire à une élévation supplémentaire du niveau de la mer par rapport au niveau prédit par les annuaires de marée et, par conséquent, à une augmentation des risques côtiers d'érosion et de submersion ainsi que le renforcement du risque d'inondation à l’intérieur des terres par ralentissement des écoulements fluviatiles.
Lors de l'ouragan de 1987, la surcote engendrée par les vents violents poussant la mer vers les côtes (surcote dite anémométrique) et l'élévation du niveau de la mer liée aux faibles pressions atmosphériques (surcote barométrique) se sont conjuguées. C'est, au final, une surcote totale de 1,45 m qui a été enregistrée par le marégraphe de Brest. Une surcote d'une telle ampleur, qui ne tient pas compte de l'élévation supplémentaire liée à la hauteur des vagues générées par les vents violents, n'avait jamais été mesurée auparavant. A titre de comparaison, cette surélévation est proche de la surcote de 1,53 m enregistrée à La Rochelle et dépasse celle de 1,16 m observée en février 2010 à Saint-Nazaire lors de la tempête Xynthia qui s'est produite avec des coefficients de marée de 102.Conjuguée à une pleine mer de vives-eaux, la surcote associée à l'ouragan de 1987 aurait certainement produit une onde de tempête et alourdit les bilans humains et matériels. Par chance, les coefficients de la marée de ces deux jours étaient faibles : 25 et 24.
Coïncidant avec des coefficients de marée de 106 le matin et 104 l'après midi, la tempête Johanna du 10 mars 2008 a produit de très nombreux dommages sur les littoraux du nord-ouest de la France et particulièrement sur la région Bretagne. De nombreux cas de submersion se sont produits du sud de la Bretagne à la Haute-Normandie, de fortes érosions du trait de côte ont été observées dans le Finistère et des dommages importants sur les habitations, les infrastructures portuaires et les ouvrages de défense contre la mer ont pu être alors constatés."
Cette tempête avait provoqué une submersion dans des quartiers de Larmor-Baden (Le Paludo et Port-Lagaden).
Par contre, la marée du 21 mars 2015, avec un coefficient exceptionnel de 119, n'a provoqué aucun dommage, avec une météo favorable, les vents venant du nord-est, et les pressions atmosphériques étant élevées. A noter que ce niveau de coefficient se reproduit tous les 18 ans; le prochain aura lieu le 3 mars 2033 et le suivant le 14 mars 2051 (l'appellation "marée du siècle" est donc exagérée).
A noter également que si les coefficients supérieurs à 110 sont assez rares (moins de 2%), il y en a eu pendant l'année 2015 plus d'une vingtaine de jours.
Aléa centennal
Le site officiel morbihan.gouv édite une carte de l'aléa centennal de submersion marine, à +20 et +60cm : aléa centennal pour larmor-baden