Naissance de la commune

 

Temps forts, aux 19ème et 20ème siècles, par Aimé Le Berrigaud

Au début du Second Empire, le village de Larmor était totalement dépendant de Baden, administrativement et religieusement. A l'époque, le problème était d'ailleurs essentiellement religieux: 10 km aller-retour pour assister aux offices, cela échauffe d'abord les pieds, puis la tête, et le saint homme qui présidait aux destinées de la cure ne voulait rien entendre !

Il y fut cependant contraint par un décret impérial de 1860 qui créait la paroisse de Larmor. Il faut dire que les larmoriens avaient un peu forcé le destin en plaidant leur cause le 15 août 1858 à Sainte-Anne d'Auray auprès de Napoléon III et de l'impératrice Eugénie, à l'occasion de leur célébrissime voyage dans l'ouest. Eugénie, surtout, était acquise à la cause de nos compatriotes.

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 L'église de Larmor a été consacrée le 19 juillet 1880. Elle remplaçait une chapelle branlante situé à l'emplacement de l'actuelle boulangerie. A gauche, la chaire polychrome sera finalement entreposée dans le grenier du presbytère, où elle partira en fumée lors de l'incendie de 2012.

 

 

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Voici notre place (place "Notre Dame" à l'époque) pendant la guerre 1914-18.

La voie publique était alors séparée de l'aire paroissiale par un muret interrompu par des brèches obstruées en partie basse par des pierres verticales, les "basieuns", qui dissuadaient les bestiaux, coutumiers des lieux, d'aller batifoler trop près du saint édifice.

 

 

 

Entre temps, notre village avait bien changé, sous l'impulsion d'Arthur Dillon, qui achète, entre autres, l'île Berder, en 1878. Il transforme l'île en parc exotique avec manoir, chapelle néo-gothique et autres constructions qui ont défié les décennies jusqu'à nous.

Amnistié en 1895 après sa condamnation pour participation à l'affaire Boulanger, il passera alors sur son île le "reste de son âge".

Un bonheur ne venant jamais seul, il trouva en son amie la duchesse d'Uzès un mécène qui le sauvera de la ruine en achetant ses possessions et en lui en laissant la jouissance.

 

 historique3 Le manoir de Berder 

 

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Arthur (décédé en 1922) et son épouse Henriette (1926) sont inhumés dans la crypte.

 

Le tandem d'Uzès-Dillon achèvera d'insuffler à Larmor une tradition maritime, qui élargit peu à peu le fossé culturel qui la sépare de la rurale Baden.

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Jour de festivités à Berder

Chaque année, Arthur organise des régates qui drainent la bonne société, laquelle s'invite à bord du yacht Manuela, au premier plan.


 

 

 En 1900, Arthur construira également la cale de Pen Lannic et l'hôtel des Îles, qui deviendra en 1911, après achat par l'Internationale Ouvrière, l'hôtel du Grand Air.

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La plage accueille alors les naïades citadines, qui abritent leur pudeur dans une quinzaine de cabines de bain.

 

 

 

 

Finalement, le décor que nous connaissons a été planté en moins d'un demi-siècle. Le centre des activités, qui se situait jusque là à Port Lagaden est maintenant à Pen Lannic; tout au plus le gué de la Pointe (avant construction de la digue en 1922) servira-t'il de but de promenade pour les naïades susmentionnées.

 historique7 Gué de Port Lagaden ;
certaines dalles sont toujours là

 

Il ne restait plus qu'à institutionnaliser la situation. C'est chose faite le 15 mars 1924, lorsque le président Alexandre Millerand décrète la création de la commune de Larmor-Baden.

 

 historique8 La première mairie de Larmor, accolée à l'école du Numer